Côte de Nacre Magazine. Edition 2020/2021

Côte de Nacre Magazine • 21 Antonio et Maria A DOUVRES-LA-DÉLIVRANDE ANTONIO ET MARIA FABRIQUENT « LES SAVONS DE JOYA »… … ET N’ONT PAS LE TEMPS DE « BULLER » ! UNE RÈGLEMENTATION STRICTE. Quand Maria parle d’Antonio, c’est vraiment comme d’un frère et pour cause « nous sommes différents mais tellement complémentaires. Du coup on ne peut rien faire l’un sans l’autre et nous avons toujours fonctionné en binôme » . C’est sans doute cette complicité qui les a incités à installer leur entreprise en janvier 2016 suite à une importante allergie contractée par un de ses neveux. Du coup ils se sont penchés sur les savons d’au- tant plus facilement que Maria en fabriquait déjà pour son usage personnel et en offrait de temps en temps à des amies partant du constat qu’on trompe tellement les gens avec des produits natu- rels. De là est née une passion, quasiment une addiction. Il a fallu dans un premier temps faire un stage sur la réglementation très stricte et engager les démarches administratives importantes car chaque produit doit avoir un DIP (document information pro- duit). Les fiches techniques et les bulletins d’analyse de tous les ingrédients sont soumis à un pharmacien ou à un médecin agréé qui rédige un rapport pour confirmer qu’il n’y a pas de nocivité pour la santé, rapport enregistré sur la Plateforme des Cosmé- tiques Européens qui détermine la traçabilité, le numéro de lot… C’est probablement la partie la plus délicate. PAS QUE DES SAVONS ! C’est à partir de ce moment là que les Savons de Joya sont lan- cés (ça signifie joie, bonheur en Portugais). Ils sont fabriqués à Anguerny dans un espace qu’Antonio ne quitte pas de la journée. Il produit à la demande en fonction des commandes qui elles, sont centralisées à Douvres, dans le sous sol aménagé de la mai- son familiale. Une demande qui ne cesse de croître à tel point que quinze personnes travaillent désormais dans l’entreprise. Les savons de Joya ce sont aussi des shampooings solides adaptés à la typologie du cheveu ou du soin nécessaire (pellicules, che- veux gras ou frisés, cheveux d’enfants…), des après shampooings solides « chose que personne ne fait », des déodorants solides naturels « qui marchent bien et sur lesquels nous avons d’excel- lents retours » , des dentifrices solides naturels « ce sont des ar- giles » , du rasage aussi, le savon de rasage remplaçant la crème à raser « produit 100% naturel et biologique en plus » . Voilà pour ce qui est de la production. A cela viennent s’ajouter des acces- soires complémentaires comme le blaireau, le porte blaireau, la brosse à dents, la brosse à cheveux, le porte savon, la brosse à ongles, les éponges Konjak (100% naturelles), les trousses de toilette le tout sans pétrochimie. Comme le précise Maria « nous n’utilisons pas d’eau ce qui empêche une prolifération micro bio- logique et nous évite d’utiliser des conservateurs » . Les embal- lages sont biodégradables, les peignes en bois ou en corne et tout est à l’avenant. BOUTIQUE EN LIGNE… MAIS PAS QUE . Les fournisseurs sont particulièrement ciblés : huileries, distil- leries du sud de la France pour les huiles essentielles et le Bio- coop du coin pour les parfums (citron, miel…) « pour faire aussi travailler les commerçants de la Région » . Pour commercialiser toute cette production, il y a bien sur la vente en ligne ( lessa- vonsdejoya.com ) . On prépare quotidiennement les commandes qui partent pas la poste. Mais « Les Savons de Joya » adhère à certaines AMAP, travaille avec le réseau La niche qui dit oui, démarche les coiffeurs, salons d’esthétique, les boutiques Bio, la boutique Vrac ouverte à Caen, compte aussi sur les réseaux so- ciaux, la vente sur place et… le bouche à oreille. Et ça fonctionne plutôt bien. Quant au prix, il peut paraître un peu plus élevé au dé- part mais l’utilisation est largement plus longue car on est dans du condensé. A titre d’exemple, la durée de vie d’une mousse à raser est de neuf mois. Finalement, les produits sont beaucoup moins chers. C’est simplement une autre façon de consommer. Et comme il s’agit d’une affaire de famille, les enfants sont impli- qués chaque fois que le besoin s’en fait sentir. Frère et sœur, Antonio et Maria ont toujours vécu en France, leurs parents étant arrivés de leur Portugal natal dans les années 60, leur père ayant notamment participé au percement et à l’aménagement du tunnel du mont Blanc. De leur jeunesse ils se souviennent de cette éducation très familiale faite de tolérance, d’amour des autres et du sens des valeurs qu’ils inculquent aujourd’hui à leurs enfants. Antonio avait toujours travaillé dans le bâti- ment. Quant à Maria elle a occupé le poste de manipulatrice en radiologie au Centre François Baclesse à Caen pendant vingt ans. Savon 1 0 0 % n a t u r e l M a d e i n F r a n c e

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